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samedi 26 janvier 2008

Le jardin des songes









auteur : lucienne magalie pons (2004)
(droit d'auteur protégé)

Le jardin des songes

1) l'aube

Les nymphes de la nuit
Ont parfumé les roses
Sitôt se sont enfuies
Avant qu’elles ne déclosent
A l’aurore les fées
Ont décoré les fleurs
De perles de rosée
Aux limpides couleurs

Dans un souffle léger
Vibre le chant de l’oiseau
Que vient accompagner
Le murmure du ruisseau
Est-ce un bel arc en ciel
Qui irise les cieux ?
Les rayons du soleil ?
Ou mon regard joyeux ?

Les feuilles des arbres dansent
Transparentes et légères
De leurs douces fragrances
S’imprègne l’atmosphère
Abeilles et papillons
Tous insectes éphémères
Dansent leur tourbillon
En spirales légères

Dans ce jardin étrange
J’étais comme en un rêve
J’entendais un bel ange
Qui me disait sans trêve :
« Vois tout est ordonné
Dans la nature entière
Tout nait, meurt et renait
C’est là le grand mystère »

« Dans l’espace et le temps
Se suivent les saisons
Dans un grand mouvement
De circonvolutions »
« Et tout sous la conduite
D’un grand maître secret
S’affaire à la poursuite
Du grand œuvre sacré »

« Pourquoi te soucier
D’aujourd’hui, de demain ?
Toute l’éternité
Contient tes lendemains
Tous tes pas sont inscrits
dans le livre sacré
dans le grand manuscrit
qui demeure secret

2) le matin

Et soudain en éveil
J’allais d’un pas léger
Saluer le soleil
Tout haut à l’apogée
drapé dans sa lumière
mon matin commençait
mon ange et ses mystères
doucement s'effaçaient

La voute du ciel d’azur
Scellait l’horizon bleu
Je rêvais d’aventure
De projets audacieux
Je voulais m’évade
Aller vers l'avenir
Ne jamais m’égarer
Et toujours revenir

Au pied de la colline
La mer berçait ses eaux
Sur ses vagues opalines
S’éloignait un vaisseau
Dans mes songes il voguait
M’emportait en voyage
et je m’émerveillais
Captive de ses mirages

Ainsi passais-je des heures
En ma lointaine enfance
A construire mon bonheur
En de folles espérances
Et je tendais les mains
Dans l’espoir de saisir
Les voiles de mon destin
Que je voulais ouvrir

Mon enfance passée
Un jour j’ai du partir
L’avenir me pressait
Et aussi mes désirs
J’ai quitté le jardin
Les nymphes et les roses
Adieu mon beau matin
Et ses métamorphoses

3) le jour

J’ai pris le grand vaisseau
J’ai traversé les mers
Emportée sur les eaux
De bonheurs éphémères
Sur de nouveaux rivages
J’ai dirigé mes pas
J’ai rencontré l’orage
J’ai mené mon combat

Au détour d’un chemin
Parfois je croyais voir
Un délicieux jardin
Ouvert à mes espoirs
Et d’autres fois soudain
Je trouvais un ruisseau
Et je fermais mes mains
Pour retenir son eau

Mais tout m’échappait
Me laissant les mains nues
Et le temps m’emportait
Dans un monde inconnu
Tout n’était que mirages
joies et désillusions
Je reprenais voyage
Vers d’autres horizons

Ainsi des jours passèrent
Et moururent des années
Mes espoirs s’effacèrent
Devant ma destinée
Mais il m’arrive parfois
Pour tromper mes chagrins
En songe comme autrefois
De revoir mon jardin

4) le soir

Au soir de ma vie
Assagis dans mon cœur
Mes désirs, mes envies
Ne sont plus que douceur
Le beau temps et l’orage
Ne sont plus ennemis
Je poursuis mon voyage
Recherchant l’harmonie

Ce sont tous mes secrets
Qu’il faut tisser en croix
Je n’ai plus de regrets
Tout juste de la joie
Et tout près de la lice
de ma tapisserie
Se trouve mon calice
Pas tout à fait tari

Et mon ange me dit :
« Il faut tisser encore
Ce que tu vois ici
C’est l’envers du décor
A l’endroit tes blessures
Ont de belles couleurs
J’ai lissé les froissures
Qui chagrinaient ton cœur »

Du calice de ma vie
Je bois le doux nectar
Un jour viendra la lie
Je l’espère assez tard
Mon ange bienfaisant
M’aide dans mon ouvrage
Il sourit vigilant
Et me dit « bon courage » !