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samedi 17 octobre 2009

José Maria de Heredia, Poète Parnassien

José-Maria de Heredia (22 novembre 1842- 2 0ctobre 1905) est un talentueux et savant homme de lettres d'origine cubaine, naturalisé français en 1893.

En sa qualité de poète, c'est un des maîtres du mouvement parnassien. Ses écrits poétiques comprennent 118 sonnets rassemblés dans un seul recueil « Les Trophées »( L’ œuvre originale du recueil « Les Trophées » fut dédiée à Leconte de Lisle , illustrée d’aquarelles par son ami de toujours, Ernest Jean-Marie Millard de Bois Durand, peintre aquarelliste montmartrois, fut dédiée à Leconte de Lisle)

Dernier fils de Domingo de Heredia issu d’une grande famille espagnole et de sa deuxième épouse d'origine française, Louise Girard, le poète vint au monde dans la plantation de café familiale nommée La Fortune, près de Santiago de Cuba

Il vint en France à l'âge de neuf ans pour étudier au collège Saint Vincent de Senlis, jusqu’à son baccalauréat, en 1859. Elève « brillant » il découvre et apprécie l’œuvre de Leconte de Lisle.

De retour à Cuba en juin 1859 il rejoint Cuba et passe, un an à La Havane, pour compléter et parfaire sa connaissance de la langue et de la littérature espagnoles, avec le projet d’étudier ensuite le droit.

C'est à Cuba qu'il composa ses premiers poèmes français.

Il ne retrouva pas à la Havane l'ambiance de travail qu'il avait appréciée en France, et pour des raisons administratives l'équivalence du baccalauréat français lui fut refusée.

C’est alors qu’il revient en France en 1861 et s’inscrit à la faculté de droit de Paris.

De 1862 à 1865, il suit, les cours de l'École des chartes, où il est reconnu comme un fut élève brillant et sérieux.

A cette époque, la fortune de sa famille, gérée avec rigueur par sa mère veuve, le met à l’abri de toutes préoccupations matérielles.

Ses gouts littéraires prennent le pas assez vite, sur ses études de droit et il écrit notamment des poèmes, des sonnets lyriques et historiques.

Il devient membre d'associations littéraires telles que la conférence La Bruyère, et se rapproche de l'école parnassienne * dont il devient un membre influent.

*Le Parnasse est un mouvement poétique apparu en France dans la seconde moitié du XIXe siècle en réaction devant les excès sentimentaux du romantisme. Le nom « Parnasse » apparaît en 1866 quand Alphonse Lemerre, éditeur, publie le recueil poétique le « Parnasse contemporain. »

Le mouvement parnassien rejette l'engagement social et politique. Pour les Parnassiens le seul but de l'art et la beauté, l’art pour eux n'a pas à être utile ou vertueux. C'est la théorie de « l'art pour l'art » défendue par Théophile Gautier.

De 1865 à 1895, le mouvement parnassien fut l'apanage d e ces auteurs littéraires et poétiques « las des effusions romantiques », qui sont désignés comme des « magiciens des lettres et poètes impeccables »,, amateurs de rigueur technique, de mots rares et de perfection formelle. ».

Parmi les parnassiens célèbres on cite en tête de ligne, Leconte de Lisle, reconnu comme la tête de file du mouvement, Catulle Mendès, *Sully Prudhomme, José-Maria de Heredia François Coppée, Léon Dierx, signalons aussi Anatole France et Paul Bourget qui ont marqué l'histoire littéraire en tant que romanciers :


Poète parnassien, José Maria de Heredia devient célèbre dans le milieu littéraire parisien


Il fait en 1863 la connaissance de Leconte de Lisle et collabore au « Parnasse contemporain », il rencontre des auteurs tels qu’Anatole France, Sully Prudhomme, Catulle Mendès, avec lesquels il partage des amitiés.

Son œuvre originale « Les Trophées » dédiée à Leconte de Lisle, est illustrée d’aquarelles réalisées par son ami de toujours, Ernest Jean-Marie Millard de Bois Durand, peintre aquarelliste montmartrois.


José Maria de Heredia fut couronné par l'Académie française.

Il avait déjà été lauréat de l'Académie pour une traduction de l'espagnol de l'Histoire véridique de la conquête de la Nouvelle Espagne, de Bernal Diaz del Castillo. Il traduisit aussi Historia de la Monja Alferez.

Il publie ses œuvres, très peu cependant, à La Revue des Deux Mondes, au Temps et au Journal des débats.

En 1867 il épouse Louise Despaigne dont il aura trois filles :

* Hélène (1871-1953), qui épousa Maurice Maindron, puis René Doumic.
* Marie (1875-1963), qui épousa Henri de Régnier, fut l’amie de Pierre Louÿs et écrivit sous le pseudonyme de Gérard d'Houville.
* Louise (1878-1930), qui épousa Pierre Louÿs.

Élu à l'Académie française le 22 février 1894 en remplacement de Charles de Mazade, José Maria de Heredia est reçu en séance publique le 30 mai 1895 par François Coppée.

En 1896, José-Maria de Heredia composa pour le voyage des souverains russes à Paris le « Salut à l'Empereur ».

Il est membre de la Commission du dictionnaire et par la suite en 1901 il deviendra conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal.

En 1902 avec ses ami Sully Prudhomme et Léon Dierx il crée la Société des Poètes français avec Sully Prudhomme et Léon Dierx.

Il décède le 2 octobre 1905 au château de Bourdonné, près de Houdan, et est inhumé le 7 octobre au cimetière de Bonsecours en Seine-Maritime.

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un sonnet de José Maria de Heredia

Cette verrière a vu dames et hauts barons
Étincelants d’azur, d’or, de flamme et de nacre
Incliner, sous la dextre auguste qui consacre,
L’orgueil de leurs cimiers et de leurs chaperons
Lorsqu’ils allaient, au bruit du cor ou des clairons,
Ayant le glaive au poing, le gerfaut ou le sacre,
Vers la plaine ou le bois, Byzance ou Saint-Jean d’Acre,
Partir pour la croisade ou le vol des hérons.
Aujourd’hui, les seigneurs auprès des châtelaines,
Avec le lévrier à leurs longues poulaines,
S’allongent aux carreaux de marbre blanc et noir ;
Ils gisent là sans voix, sans geste et sans ouïe,
Et de leurs yeux de pierre ils regardent sans voir
La rose du vitrail toujours épanouie.

José-Maria de Heredia (1842-1905)




signature de José Maria de Heredia

José Maria de Heredia